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L’espace comme lieu de métamorphoses
© compagnie Philippe Genty
Dérives inaugure aussi un cycle de spectacles portant sur la question du voyage, aux titres évocateurs : Dédale, Voyageur(s) immobile(s), La Fin des terres, Lignes de fuite, Passagers clandestins…, où traversée des paysages et périple intérieur se confondent. La scène, monumentale (5), y est entièrement travaillée de manière plastique, semblant générer d’elle-même ses paysages successifs : océans sur lesquels flottent des embarcations miniatures, villes de carton survolées par des avions, mer de plastique éclairée depuis le fond du plateau et ondoyant par la manipulation des acteurs dissimulés, architecture de fils élastiques tendus d’un bord à l’autre du plateau (6), toile de lycra dessinant un paysage parsemé de cratères d’où les personnages émergeront membre après membre, myriade de poissons roses à l’effigie de Samuel, tissu de soie rose tiré du nombril de l’ogresse et semblant inonder le plateau…
Un travail des échelles contribue à déréaliser l’espace : la valise constitue ainsi le point de départ du spectacle. Observons que lorsque Samuel y disparait, les éléments scéniques changent d’échelle, comme si l’action était transportée à l’intérieur. Une attention toute particulière est accordée à la verticalité dans cet espace scénique, autre marqueur esthétique de la compagnie, instaurant une dynamique de chutes, enfouissements et envols qui produisent apparitions et escamotages. Avec ce spectacle, Genty exclut pour la première fois les entrées et sorties par les coulisses, considérées comme trop réalistes, et pose la scène comme boîte close générant apparitions et disparitions des éléments dans les profondeurs du plateau. Cet espace animé renforce l’impression de réification des interprètes.
5. A part La Pelle du large (2010), Philippe Genty a depuis Dérives exclusivement créé pour grands plateaux.
L’espace comme lieu de métamorphoses
© compagnie Philippe Genty
Dérives inaugure aussi un cycle de spectacles portant sur la question du voyage, aux titres évocateurs : Dédale, Voyageur(s) immobile(s), La Fin des terres, Lignes de fuite, Passagers clandestins…, où traversée des paysages et périple intérieur se confondent. La scène, monumentale (5), y est entièrement travaillée de manière plastique, semblant générer d’elle-même ses paysages successifs : océans sur lesquels flottent des embarcations miniatures, villes de carton survolées par des avions, mer de plastique éclairée depuis le fond du plateau et ondoyant par la manipulation des acteurs dissimulés, architecture de fils élastiques tendus d’un bord à l’autre du plateau (6), toile de lycra dessinant un paysage parsemé de cratères d’où les personnages émergeront membre après membre, myriade de poissons roses à l’effigie de Samuel, tissu de soie rose tiré du nombril de l’ogresse et semblant inonder le plateau…
Un travail des échelles contribue à déréaliser l’espace : la valise constitue ainsi le point de départ du spectacle. Observons que lorsque Samuel y disparait, les éléments scéniques changent d’échelle, comme si l’action était transportée à l’intérieur. Une attention toute particulière est accordée à la verticalité dans cet espace scénique, autre marqueur esthétique de la compagnie, instaurant une dynamique de chutes, enfouissements et envols qui produisent apparitions et escamotages. Avec ce spectacle, Genty exclut pour la première fois les entrées et sorties par les coulisses, considérées comme trop réalistes, et pose la scène comme boîte close générant apparitions et disparitions des éléments dans les profondeurs du plateau. Cet espace animé renforce l’impression de réification des interprètes.
5. A part La Pelle du large (2010), Philippe Genty a depuis Dérives exclusivement créé pour grands plateaux.