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Un parcours exploratoire au sein du théâtre d’animation
III. Spectacles de marionnettes. John and
Marsha (1952, Lafaye) : marionnettes.
Marionnettes. Marsha (boa)
Sources : Gallica - BnF
Lafaye a commencé à explorer les arts du spectacle par la marionnette, en 1939 : autodidacte, il a scrupuleusement lu les écrits d’Edward G. Craig tout en préparant des maquettes néo-cubistes pour L’Ours et la Lune, la farce pour marionnettes de Paul Claudel (9). De ses premiers essais sont d’abord nées des formes relativement traditionnelles, avec, en 1942, une série de Vieilles chansons françaises mises en scène avec de grandes marionnettes à tiges, qui le font remarquer (10) . En 1947, on passe commande à son Théâtre du Capricorne d’une « corrida », clou de l’opérette Andalousie à la Gaîté lyrique, qui connaît 220 représentations.
Lafaye est lancé. À partir de 1950, il est programmé au Vieux-Colombier, puis dans divers cabarets parisiens : la Rose Rouge où il croise Yves Joly, les Trois-Baudets, la Fontaine des Quatre-Saisons (dirigée par le cinéaste Pierre Prévert, où il était entré sur la recommandation de son frère Jacques), le Lido. Lafaye rencontre Georges Brassens, Boris Vian et Robert Doisneau, avec qui il se lie d’amitié – ce dernier a d’ailleurs photographié la quasi-totalité de sa carrière. Ce contexte va permettre à Lafaye d’essayer de nouvelles formes, souvent inspirées par un morceau de musique, plus rarement par un texte. Il passe progressivement d’un théâtre avec des marionnettes zoo ou anthropomorphes (pour Boudoum l’éléphant, L’Ogre, Toccatina, Intermezzo par exemple (11)) à un théâtre mettant en jeu des artefacts aux proportions et trucages adaptés pour la scène mais ayant la forme d’objets du quotidien : ainsi par exemple des fameux haut-de-forme et boa rose du duo amoureux John et Marsha (voir Gallica et INA), créé à Rome en juin 1952 et plusieurs fois plagié à l’étranger, ou des cocottes en papier journal – sur contreplaqué – pour interpréter le crime passionnel de Fait divers (1953). Humour et finesse dans la métaphore, alliés à une constante perfection technique, lui assurent un immense succès. On le demande dans les music-halls d’Europe, du Canada, des États-Unis, d’Amérique Latine.
Parallèlement, Lafaye mène une carrière de graphiste pour plusieurs revues d’art, de mode, d’architecture ; il en dirige certaines, et fonde en 1945 la revue Septième Art, dédiée au cinéma (12).
9. Les notes de 1939 sur Craig comme les maquettes de costumes, décors et marionnettes pour L’Ours et la Lune nous sont parvenues, cf. fonds Georges Lafaye, BnF, ASP. Voir aussi à ce sujet Raphaèle Fleury, “Le projet du marionnettiste Georges Lafaye pour L’Ours et la Lune (1939), ou de l’influence de Paul Claudel sur l’invention de la marionnette moderne”, in Bulletin de la Société Paul Claudel, n° 191, 2008/3, p. 20-30.
10. « Le Roi Renaud », « Joli Tambour », « Le Retour du marin », « La Vie de Mercerot » etc. Voir les objets de ces spectacles conservés aux ASP (BnF) sur Gallica.
11. Voir par exemple sur Gallica :
- le paon de Boudoum l’éléphant, 1948 ;
- le Pierrot de Toccatina, 1950 ;
- le musicien d’Intermezzo, 1951.
12. Georges Lafaye a été directeur artistique et technique de L’Art et la Mode de 1941 à 1943 ; directeur artistique et technique de Art et Style (1945) ; fondateur de Septième Art, revue sur le cinéma (1945) ; contributeur, en tant que graphiste, à la revue Architecture d’Aujourd’hui. Le fonds Lafaye conservé à la BnF, ASP, contient plusieurs boîtes relatives à cette activité de graphiste et de direction de périodiques.
Un parcours exploratoire au sein du théâtre d’animation
III. Spectacles de marionnettes. John and
Marsha (1952, Lafaye) : marionnettes.
Marionnettes. Marsha (boa)
Sources : Gallica - BnF
Lafaye a commencé à explorer les arts du spectacle par la marionnette, en 1939 : autodidacte, il a scrupuleusement lu les écrits d’Edward G. Craig tout en préparant des maquettes néo-cubistes pour L’Ours et la Lune, la farce pour marionnettes de Paul Claudel (9). De ses premiers essais sont d’abord nées des formes relativement traditionnelles, avec, en 1942, une série de Vieilles chansons françaises mises en scène avec de grandes marionnettes à tiges, qui le font remarquer (10) . En 1947, on passe commande à son Théâtre du Capricorne d’une « corrida », clou de l’opérette Andalousie à la Gaîté lyrique, qui connaît 220 représentations.
Lafaye est lancé. À partir de 1950, il est programmé au Vieux-Colombier, puis dans divers cabarets parisiens : la Rose Rouge où il croise Yves Joly, les Trois-Baudets, la Fontaine des Quatre-Saisons (dirigée par le cinéaste Pierre Prévert, où il était entré sur la recommandation de son frère Jacques), le Lido. Lafaye rencontre Georges Brassens, Boris Vian et Robert Doisneau, avec qui il se lie d’amitié – ce dernier a d’ailleurs photographié la quasi-totalité de sa carrière. Ce contexte va permettre à Lafaye d’essayer de nouvelles formes, souvent inspirées par un morceau de musique, plus rarement par un texte. Il passe progressivement d’un théâtre avec des marionnettes zoo ou anthropomorphes (pour Boudoum l’éléphant, L’Ogre, Toccatina, Intermezzo par exemple (11)) à un théâtre mettant en jeu des artefacts aux proportions et trucages adaptés pour la scène mais ayant la forme d’objets du quotidien : ainsi par exemple des fameux haut-de-forme et boa rose du duo amoureux John et Marsha (voir Gallica et INA), créé à Rome en juin 1952 et plusieurs fois plagié à l’étranger, ou des cocottes en papier journal – sur contreplaqué – pour interpréter le crime passionnel de Fait divers (1953). Humour et finesse dans la métaphore, alliés à une constante perfection technique, lui assurent un immense succès. On le demande dans les music-halls d’Europe, du Canada, des États-Unis, d’Amérique Latine.
Parallèlement, Lafaye mène une carrière de graphiste pour plusieurs revues d’art, de mode, d’architecture ; il en dirige certaines, et fonde en 1945 la revue Septième Art, dédiée au cinéma (12).
9. Les notes de 1939 sur Craig comme les maquettes de costumes, décors et marionnettes pour L’Ours et la Lune nous sont parvenues, cf. fonds Georges Lafaye, BnF, ASP. Voir aussi à ce sujet Raphaèle Fleury, “Le projet du marionnettiste Georges Lafaye pour L’Ours et la Lune (1939), ou de l’influence de Paul Claudel sur l’invention de la marionnette moderne”, in Bulletin de la Société Paul Claudel, n° 191, 2008/3, p. 20-30.
10. « Le Roi Renaud », « Joli Tambour », « Le Retour du marin », « La Vie de Mercerot » etc. Voir les objets de ces spectacles conservés aux ASP (BnF) sur Gallica.
11. Voir par exemple sur Gallica :
- le paon de Boudoum l’éléphant, 1948 ;
- le Pierrot de Toccatina, 1950 ;
- le musicien d’Intermezzo, 1951.
12. Georges Lafaye a été directeur artistique et technique de L’Art et la Mode de 1941 à 1943 ; directeur artistique et technique de Art et Style (1945) ; fondateur de Septième Art, revue sur le cinéma (1945) ; contributeur, en tant que graphiste, à la revue Architecture d’Aujourd’hui. Le fonds Lafaye conservé à la BnF, ASP, contient plusieurs boîtes relatives à cette activité de graphiste et de direction de périodiques.