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Tempo
Tempo (1953, Lafaye) : marionnettes. Marionnettes. La 2e spirale,
Source : Gallica - BnF
Créé en janvier 1953 à la Fontaine des Quatre-Saisons, et resté le plus célèbre des numéros qui relevaient d’un théâtre d’animation abstrait, Tempo est salué aussi bien par le public que par la critique (13).
Deux films muets et des photographies en noir et blanc ainsi que les objets du spectacle et quelques programmes ont été conservés. Leur confrontation permet de se faire une idée assez précise du spectacle. Tempo dure moins de trois minutes – la durée des numéros étant alors conditionnée par les supports vinyles de la bande-son – et se présente comme un enchaînement de formes géométriques exécuté sur la musique Drum improvisations, solo de percussions de Baby Dodds (14). Le principe de construction est ici plastique et cinétique, non pas narratif (15).
Avec ses numéros abstraits, Georges Lafaye cherche non seulement à créer des « ballets de formes » mais aussi l’illusion d’une projection cinématographique (16). Mystifiés, les spectateurs ne découvrent qu’à la fin, lors des saluts, qu’ils viennent d’assister à une performance d’animation en direct : « les gens croyaient que c’était une projection, une projection sur un écran, une projection laser. Et à la fin, la performance c’était de voir les quatre personnes retirer leurs cagoules… Et les gens étaient émerveillés » (17).
13. Voir par exemple : G. Dormand : « C’est […] prouesse accomplie avec un nouveau numéro aussi novateur que naguère à l’écran le « Ballet Mécanique » de Fernand Léger. La lumière noire a permis à Lafaye de réaliser, dans son « Tempo » si exactement accompagné par la ‘partition’ de Bessière [ndlr : le compositeur Louis Bessières ? – non concordant avec les informations recueillies dans le fonds d’archives], le plus convaincant des tableaux d’art abstrait que je connaisse : de simples baguettes de bois, des cylindres ou une spirale aux rotations rapides, qui se meuvent sous une lumière bleue de rêve, sur le fond noir sombre du castelet et forment une suite de compositions harmonieuses… (C’est un pur chef d’œuvre à filmer). » (Libération, 9 février 1953). Ou J. Jouquet : « Voici un cabaret comme on en souhaiterait beaucoup à Paris. / Spectacle d’une grande variété, où nous mettrons en tête les marionnettes de Georges Lafaye. Peut-on, d’ailleurs, parler de marionnettes ? C’est tout autre chose, notamment sa présentation de Tempo, inspiré, peut-être, des films musicaux, où ce sont des traits dansants qui soulignent l’orchestration. Ici, il y a aussi des lignes brisées, mais des cylindres, des cubes lumineux, se mêlent à la danse ; c’est en même temps insolite et hallucinant. […]. Lafaye fait preuve d’un esprit de création en perpétuelle effervescence. » (Le Parisien libéré, 2 février 1953). Fonds Georges Lafaye, BnF ASP.
14. Le disque de la Guilde internationale du disque est lui aussi conservé à la BnF dans le fonds Georges Lafaye, département des Arts du spectacle.
15. Cf. propos de Lafaye rapportés dans « Comment Yves Joly et Georges Lafaye ont renouvelé un genre » : « En général je dois la création d’un numéro à un rythme musical. J’entends un disque et je cherche le moyen de le mettre en scène. Je pars quelquefois d’un texte poétique, très rarement d’un argument de pantomime car je ne suis pas scénariste. J’imagine un thème qui demeure libre et essaye de lui donner une traduction plastique. Car il faut toujours se renouveler. Les marionnettes classiques plaisent par leur charme suranné. C’est comme des objets de musée, mais l’intérêt s’arrête là. Je n’ambitionne pas le titre de marionnettiste. / Mais comme le message d’un créateur au public par l’intermédiaire des marionnettes demeure attachant. La marionnette est un outil dont l’impersonnalité sert l’auteur. Mais il est souhaitable que l’outil ne soit pas toujours lié à une représentation figurative. Il n’a pas besoin d’avoir figure humaine. Actuellement les possibilités d’expression s’étendent en éventail. Le moindre objet peut exprimer beaucoup de choses. » (op. cit.)
16. Dans les coupures de presses conservées dans le fonds Lafaye les critiques comparent son art au « ballet » et au « dessin animé ».
17. Souvenirs rapportés par les manipulateurs de Georges Lafaye, enregistrement conservé dans le fonds Georges Lafaye, BnF ASP. Ces propos corroborent le témoignage de Jacques Derlon, co-fondateur et directeur du Théâtre de la Tempête où il a programmé l’Antigone de son ami Lafaye en 1987, qui a été spectateur de Tempo à la création en 1953 (interrogé par nos soins en 2008).
Tempo
Tempo (1953, Lafaye) : marionnettes. Marionnettes. La 2e spirale,
Source : Gallica - BnF
Créé en janvier 1953 à la Fontaine des Quatre-Saisons, et resté le plus célèbre des numéros qui relevaient d’un théâtre d’animation abstrait, Tempo est salué aussi bien par le public que par la critique (13).
Deux films muets et des photographies en noir et blanc ainsi que les objets du spectacle et quelques programmes ont été conservés. Leur confrontation permet de se faire une idée assez précise du spectacle. Tempo dure moins de trois minutes – la durée des numéros étant alors conditionnée par les supports vinyles de la bande-son – et se présente comme un enchaînement de formes géométriques exécuté sur la musique Drum improvisations, solo de percussions de Baby Dodds (14). Le principe de construction est ici plastique et cinétique, non pas narratif (15).
Avec ses numéros abstraits, Georges Lafaye cherche non seulement à créer des « ballets de formes » mais aussi l’illusion d’une projection cinématographique (16). Mystifiés, les spectateurs ne découvrent qu’à la fin, lors des saluts, qu’ils viennent d’assister à une performance d’animation en direct : « les gens croyaient que c’était une projection, une projection sur un écran, une projection laser. Et à la fin, la performance c’était de voir les quatre personnes retirer leurs cagoules… Et les gens étaient émerveillés » (17).
13. Voir par exemple : G. Dormand : « C’est […] prouesse accomplie avec un nouveau numéro aussi novateur que naguère à l’écran le « Ballet Mécanique » de Fernand Léger. La lumière noire a permis à Lafaye de réaliser, dans son « Tempo » si exactement accompagné par la ‘partition’ de Bessière [ndlr : le compositeur Louis Bessières ? – non concordant avec les informations recueillies dans le fonds d’archives], le plus convaincant des tableaux d’art abstrait que je connaisse : de simples baguettes de bois, des cylindres ou une spirale aux rotations rapides, qui se meuvent sous une lumière bleue de rêve, sur le fond noir sombre du castelet et forment une suite de compositions harmonieuses… (C’est un pur chef d’œuvre à filmer). » (Libération, 9 février 1953). Ou J. Jouquet : « Voici un cabaret comme on en souhaiterait beaucoup à Paris. / Spectacle d’une grande variété, où nous mettrons en tête les marionnettes de Georges Lafaye. Peut-on, d’ailleurs, parler de marionnettes ? C’est tout autre chose, notamment sa présentation de Tempo, inspiré, peut-être, des films musicaux, où ce sont des traits dansants qui soulignent l’orchestration. Ici, il y a aussi des lignes brisées, mais des cylindres, des cubes lumineux, se mêlent à la danse ; c’est en même temps insolite et hallucinant. […]. Lafaye fait preuve d’un esprit de création en perpétuelle effervescence. » (Le Parisien libéré, 2 février 1953). Fonds Georges Lafaye, BnF ASP.
14. Le disque de la Guilde internationale du disque est lui aussi conservé à la BnF dans le fonds Georges Lafaye, département des Arts du spectacle.
15. Cf. propos de Lafaye rapportés dans « Comment Yves Joly et Georges Lafaye ont renouvelé un genre » : « En général je dois la création d’un numéro à un rythme musical. J’entends un disque et je cherche le moyen de le mettre en scène. Je pars quelquefois d’un texte poétique, très rarement d’un argument de pantomime car je ne suis pas scénariste. J’imagine un thème qui demeure libre et essaye de lui donner une traduction plastique. Car il faut toujours se renouveler. Les marionnettes classiques plaisent par leur charme suranné. C’est comme des objets de musée, mais l’intérêt s’arrête là. Je n’ambitionne pas le titre de marionnettiste. / Mais comme le message d’un créateur au public par l’intermédiaire des marionnettes demeure attachant. La marionnette est un outil dont l’impersonnalité sert l’auteur. Mais il est souhaitable que l’outil ne soit pas toujours lié à une représentation figurative. Il n’a pas besoin d’avoir figure humaine. Actuellement les possibilités d’expression s’étendent en éventail. Le moindre objet peut exprimer beaucoup de choses. » (op. cit.)
16. Dans les coupures de presses conservées dans le fonds Lafaye les critiques comparent son art au « ballet » et au « dessin animé ».
17. Souvenirs rapportés par les manipulateurs de Georges Lafaye, enregistrement conservé dans le fonds Georges Lafaye, BnF ASP. Ces propos corroborent le témoignage de Jacques Derlon, co-fondateur et directeur du Théâtre de la Tempête où il a programmé l’Antigone de son ami Lafaye en 1987, qui a été spectateur de Tempo à la création en 1953 (interrogé par nos soins en 2008).