Centre national des marionnettes , CNM (1971-1993)

Vers la fin des années 60, alertée par la Commission d'aide aux compagnies dramatiques, la Direction du Théâtre du Ministère des Affaires culturelles décida, au terme d'une concertation avec des représentants des marionnettes, de donner à des marionnettistes les moyens financiers nécessaires pour fonder et animer un Centre National des Marionnettes (CNM). En 1971, dix compagnies professionnelles de théâtre de marionnettes sont ainsi choisies pour mener à bien ce projet qui se distingue par son ambition, sa structure et ses objectifs, d'une organisation syndicale. Le CNM devait en effet être un instrument autogéré de réflexion et de propositions, d'actions novatrices contribuant à la reconnaissance de la marionnette comme un art à part entière. Les buts essentiels du CNM étaient : - informer le public le plus large possible sur un art en pleine expansion et sensibiliser l'opinion et les pouvoirs publics ; - créer des outils et des moyens permettant aux professionnels de montrer la qualité de leurs créations et d'améliorer leurs conditions de travail ; - regrouper et confronter les professionnels du théâtre de marionnette et des formes animées dans la diversité de leurs pratiques pour mieux organiser la profession ; - favoriser leur insertion dans le champ du théâtre et du spectacle ; - aider les professionnels dans leurs relations avec leurs partenaires économiques, politiques et professionnels. Pour se faire, le CNM avait plusieurs moyens d'actions : - l'organisation d'expositions - la co-production de films promotionnels et documentaires - l'édition d'ouvrages, de numéros spéciaux de revues (par exemple le n°17-18 de la revue Marionnettes UNIMA-France) - l'organisation de manifestations telles que Les Semaines de la Marionnette à Paris, la Biennale des marionnettes de Cergy-Pontoise, les Giboulées de la marionnette de Strasbourg etc. - l'organisation de rencontres professionnelles comme les Assises nationales de la marionnette en 1976 en 1982, les Rencontres européennes en 1983, les Rencontres Professionnelles de la Marionnette Française en 1992, etc. Grâce aux subventions accordées par la Ministère de la Culture, le CNM s'est développé jusqu'à compter en 1981 cinquante cinq compagnies professionnelles (bénéficiant de la quasi totalité des subventions du Ministère aux théâtres de marionnettes) ainsi que des techniciens, chercheurs, ethnologues, conservateurs spécialistes de la marionnette. L'augmentation des subventions, la mise hors commissions de compagnie et la reconnaissance affirmée du CNM par le Ministère ont ainsi favorisé un développement considérable du secteur. En 1993, le CNM fusionne avec la section française de l'UNIMA pour donner naissance à une nouvelle structure professionnelle, THEMAA, l'Association Nationale des Théâtres de Marionnettes et Arts Associés.