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Les théâtres de marionnettes de Maurice Sand
Dossier pédagogique créé par l'équipe de la Maison de George Sand à Nohant.
« Maurice est d'une gaîté et d'une invention intarissables. Il a fait de son
théâtre de marionnettes une merveille de décors, d'effets, de trucs, et les
pièces qu'on joue dans cette ravissante boîte sont inouïes de fantastique ».
George Sand à Gustave Flaubert, 1867.
George Sand a toujours eu la passion du théâtre. Jeune, elle avait animé la troupe amateur de théâtre de son couvent, et ne manquait pas non plus d'assister aux représentations du théâtre de La Châtre. Plus tard, son amour du théâtre lui fit écrire de nombreuses pièces pour des théâtres parisiens qui la firent vivre et lui permirent d'entretenir et d'améliorer son domaine de Nohant.
Les improvisations théâtrales jouées le soir au salon par des acteurs improvisés ont vite laissé place aux acteurs de bois et de tissu : les marionnettes réalisées par son fils Maurice. Celui-ci possédait de nombreux talents qu'il exploita : sculpture, peinture, botanique, entomologie (étude des insectes), géologie, pratique du théâtre et écriture.
A neuf ans, Maurice Sand écrivait déjà des scénarios et composait des histoires. Pour distraire sa sœur Solange, il fabriquait des petits personnages en carton (exposés au musée de Gargilesse) qu'il faisait jouer dans des petites pièces de théâtre. Plus tard, adulte, il a d'abord fait jouer ses marionnettes pour le plus grand plaisir de sa mère puis de ces deux filles, Aurore et Gabrielle.
Les théâtres de marionnettes de Maurice Sand
Dossier pédagogique créé par l'équipe de la Maison de George Sand à Nohant.
« Maurice est d'une gaîté et d'une invention intarissables. Il a fait de son
théâtre de marionnettes une merveille de décors, d'effets, de trucs, et les
pièces qu'on joue dans cette ravissante boîte sont inouïes de fantastique ».
George Sand à Gustave Flaubert, 1867.
George Sand a toujours eu la passion du théâtre. Jeune, elle avait animé la troupe amateur de théâtre de son couvent, et ne manquait pas non plus d'assister aux représentations du théâtre de La Châtre. Plus tard, son amour du théâtre lui fit écrire de nombreuses pièces pour des théâtres parisiens qui la firent vivre et lui permirent d'entretenir et d'améliorer son domaine de Nohant.
Les improvisations théâtrales jouées le soir au salon par des acteurs improvisés ont vite laissé place aux acteurs de bois et de tissu : les marionnettes réalisées par son fils Maurice. Celui-ci possédait de nombreux talents qu'il exploita : sculpture, peinture, botanique, entomologie (étude des insectes), géologie, pratique du théâtre et écriture.
A neuf ans, Maurice Sand écrivait déjà des scénarios et composait des histoires. Pour distraire sa sœur Solange, il fabriquait des petits personnages en carton (exposés au musée de Gargilesse) qu'il faisait jouer dans des petites pièces de théâtre. Plus tard, adulte, il a d'abord fait jouer ses marionnettes pour le plus grand plaisir de sa mère puis de ces deux filles, Aurore et Gabrielle.
Les débuts : d'un théâtre improvisé au véritable castelet
Un théâtre improvisé

du dossier pédagogique réalisé par
la Maison de George Sand à Nohant.
Vers 1847, le chemin de fer relie Paris à Châteauroux. Plus libre dans ses déplacements, George Sand passa plus de temps à Nohant et systématiquement en hiver. Le dîner était généralement servi vers 17 heures et après, les longues soirées étaient très animées. Quand Chopin était là, il se mettait au piano et les autres membres de l’assistance lisaient, disaient des charades ou on jouait la pantomime. Ces divertissements, comme la pratique théâtrale, étaient les seules sources de distraction.
Un soir de 1847, un théâtre de marionnettes fut improvisé à Nohant. Maurice Sand et son ami Eugène Lambert (1825 – 1900) avec qui il avait étudié la peinture dans l'atelier d'Eugène Delacroix, et qui séjourna à Nohant de 1844 à 1889, improvisèrent un théâtre tous les deux, agenouillés derrière un dossier de chaise et cachés par un carton à dessin. Ils utilisèrent des bûchettes à peine dégrossies entourées d'une serviette comme marionnettes.
Un dialogue naquit avec beaucoup d'humour. Les deux spectateurs, George Sand et son ami le journaliste Victor Borie s'amusèrent beaucoup. Le théâtre de marionnettes était né à Nohant. Il va vivre et évoluer au gré de l'inspiration de son créateur : Maurice Sand.
George Sand écrit : « deux bûchettes à peine dégrossies et emmaillotées de chiffons, levèrent leur buste sur la barre du dossier, et un dialogue très animé s'engagea. Je ne m'en rappelle pas un mot, mais il dut être fort plaisant, car il nous fit beaucoup rire et nous demandâmes tout de suite des figurines et une scène pour les faire mouvoir ».
Le théâtre de marionnettes appelées « burattini » est adopté à Nohant et s'adresse à un public trié. D'habitude, il s'adresse à un public populaire, alors que les marionnettes à fils s'adressent à un public aristocratique. Lambert et Maurice sont des artistes et des sculpteurs, c'est pour cela qu'ils préfèrent les marionnettes à gaine car ils sculptent les têtes. Dans le burattino, le travail de sculpture est réduit à la tête et aux mains, le reste est un manchon de tissu. Maurice sera fidèle pendant quarante ans aux burattini, aux marionnettes à gaines.
Différents théâtres appelés "castelets"
Après les marionnettes « bricolées » avec des bûchettes et des serviettes, les premières marionnettes prennent vie avec leur tête sculptée dans du bois de tilleul qui est un bois tendre qui se prête très facilement et très bien à la sculpture. Maurice Sand, qui n'était pas sculpteur mais plutôt peintre, pouvait ainsi aisément réaliser têtes et mains en volume et donner vie aux personnages qui prenaient naissance dans son imagination. Ce matériau facile à travailler permettait à ses talents artistiques et à ses capacités manuelles de génial « touche à tout » de s'exprimer.
Trois castelets se succèdent à Nohant :
- Après le simple dossier de chaise, Maurice et Eugène Lambert construisirent un castelet, sorte de petit théâtre de marionnettes plus élaboré avec une armature assez légère en bois recouverte de toile peinte. Il est doté de coulisses de chaque côté et d'une toile de fond peinte par Maurice. Ce premier théâtre était installé au salon, probablement sur une table. Il était amovible et dressé les soirs de représentations. Il fut abîmé par les flammes à cause d'un incendie qui s’inscrivait dans le scénario d'une pièce.
- Un autre castelet plus grand est aussitôt construit.
Si en 1847, sept pièces furent jouées, en 1848 le répertoire augmenta : douze pièces furent jouées. De 1848 à 1849, dix huit nouvelles pièces furent créées et de 1854 à 1872, il y eut cent-vingt représentations.
Les improvisations se multiplient, les acteurs augmentent la troupe et le théâtre à simple toile de fond et muni de ses coulisses devient trop petit, trop étroit.
Les représentations au rythme de deux par semaine peuvent durer jusqu'à deux heures du matin. Il devenait donc indispensable de créer un théâtre définitif avec une scène fixe et une salle pour y accueillir un public.
- En 1849, un nouveau théâtre fut installé dans une pièce voûtée qui servait de garde meuble et qui accueillait le billard, que George Sand appelait dans son enfance la salle des archives. Le théâtre était précédé d'un espace dans lequel une soixantaine de personnes pouvait prendre place installée sur une estrade.
C'est à côté de ce théâtre de marionnettes que fut percée l'arcade qui permit d'ouvrir sur la salle de billard et de créer le théâtre.
Le théâtre des marionnettes était éclairé par plusieurs rampes de luminaires qui donnaient le même éclairage que le grand théâtre.
Le théâtre où Maurice joua la plupart de ses pièces, celui que l'on peut encore voir en place lors des visites de la maison de George Sand, possède une structure en bois sur laquelle est tendue une toile peinte. Cette façade permet de cacher les opérants et les machineries. Cet impressionnant cadre est percé des deux côtés de portes qui donnent accès aux coulisses et permettent de circuler. Cette façade était équipée d'un petit trou oculaire par lequel Maurice pouvait observer l'assistance et prendre « la température » de ce qui se passait dans le public. Les peintures en trompe l’œil imitant le marbre auraient été faites par Maurice Sand lui-même.
La scène ne mesure qu'à peu près un mètre sur deux, ce qui constitue un espace très réduit, surtout si on est deux opérants à manipuler les marionnettes. Le cadre de scène est encadré d'une structure en bois décorée qui fait office de cadre de scène et guide le regard du spectateur vers la scène.
Il a été réalisé en bois sans doute par le menuisier du village qui se nommait Pierre Bonnin et qui était le menuisier attitré de la maison. Cette structure porte la date de 1847 (date des débuts des marionnettes à Nohant) alors que le théâtre date de quelques années après (1849). Il est encadré de deux pilastres cannelés à chapiteaux corinthiens qui portent une corniche richement sculptée et dorée ainsi qu'un long fronton curviligne. Le tout lui donnant un caractère monumental.
Il s'agit d'un petit théâtre machiné comme un théâtre à Paris. Derrière cette façade, il y avait la place pour plusieurs opérants car Maurice n'était pas seul pour manipuler ses marionnettes : il se retrouvait avec Eugène Lambert, Alexandre Manceau et les frères Simmonet qui étaient parmi les plus fidèles.
A Paris, Maurice avait deux théâtres de marionnettes : le premier installé en 1852 rue Boursault fut baptisé « Théâtre des amis ». En 1882, il ouvrit un autre théâtre parisien dans son appartement de Passy. Les lieux étaient plus vastes qu'à Nohant où le public était local mais à Passy le public était différent, plus mondain, convié sur invitation.
Coup de loupe sur les marionnettes au XIXe siècle
Après une sortie très difficile des années révolutionnaires, Lyon est très marquée par de grosses difficultés économiques et sociales. Laurent Mourguet, tisseur de soie, devient arracheur de dents et pour attirer ses clients montre Polichinelle. Vers 1805, il se consacre entièrement aux marionnettes à gaines, les burattini. Il invente le personnage de Guignol qui représente le petit peuple lyonnais exploité par les propriétaires avares et les patrons de l'industrie de la soie. Guignol et son acolyte Gnafron (crée par Lambert-Grégoire Ladré associé de Mourguet) deviennent célèbres à Lyon car les Lyonnais se reconnaissent en lui, mais aussi dans le pays entier. De nombreux théâtres de Guignol sont créés et sa popularité s'accroît avec la révolte des canuts (ouvriers de la soie à Lyon qui se soulevèrent contre leurs salaires dérisoires). Les pouvoirs politiques de la Restauration et de la Monarchie de Juillet deviennent sa cible. Le Second Empire met un frein à cette liberté de parole en imposant la censure : Guignol devient « bon citoyen ». En parallèle de ce théâtre de marionnettes populaire se développe un théâtre plus cultivé : un théâtre de salons sous la férule de Lemercier de Neuville. Celui-ci, journaliste, fréquente les milieux artistiques et intellectuels de la capitale. Il crée des marionnettes qu'il appelle « pupazzi ». D'abord à fils, elles changent pour devenir des marionnettes à gaine qui ont pour vocation de brocarder par la satire la société et le monde des politiques de l'époque. Dans son entreprise, il se fait aider de Gustave Doré qui lui fait les décors.
Parallèlement, dans les années 1890, se développe le théâtre d'ombres au cabaret Montmartrois du Chat Noir. Les silhouettes en carton d'abord puis en zinc sont animées par un certain nombre d'opérants derrière une toile, avec des effets d'éclairages et de lumières créés par des chalumeaux. Comme le théâtre de Maurice Sand, celui-ci s'éteindra avec la mort de son créateur.
La fabrique du spectacle
Photographie issue du dossier pédagogique
réalisé par la Maison de George Sand à Nohant
Les décors
« Le rideau se lève ; la toile de fond a des perspectives extraordinaires.
Nous voilà transportés en Espagne, dans les Sierras.
Nous sommes prévenus qu'il est permis d’interpeller les acteurs,
que l'action et le dénouement lui-même peuvent être influencés par les spectateurs » .
Juliette Adam.
Les décors occupaient une place très importante dans le théâtre de Maurice Sand. Il faut rappeler qu'il avait reçu une solide formation de peintre dans l'atelier de Eugène Delacroix pendant quatre ans et qu'il a peint de nombreux tableaux qui sont exposés dans l'atelier que George Sand lui a fait construire dans les greniers de la maison et dont on aperçoit les grandes verrières, une au nord et l'autre au sud. Ces décors étaient donc entièrement conçus par Maurice, seul ou aidé de l'un de ses amis, le plus souvent Eugène Lambert. Ces décors étaient peints sur toile de calicot, ce qui avait l'avantage de les rendre plus légers et donc manipulables.
Les décors n'étaient pas disposés de manière fermée mais ouverte dite « à l'italienne ». Ces décors étaient composés d'une toile peinte qui constituait le fond de scène et sur les côtés de panneaux qui formaient des coulisses qui permettaient aux opéranti de faire entrer et sortir de scène les marionnettes.
De nombreux décors se sont conservés en assez bon état. On peut en voir plusieurs dans l'exposition qui est consacrée aux marionnettes de Maurice Sand. Un château médiéval, la salle où se déroule la pièce de La Rosière de Viremollet et même un décor « réversible » pour lequel Maurice a peint des deux côtés de la toile : d'un côté, l'intérieur d'une maison et de l'autre, le jardin. De nombreux décors récemment restaurés sont actuellement conservés dans les réserves.
Les bruitages
Les bruitages :
L'opérant pouvait imiter toutes les voix et quelques sons. Il se servait d'objets et d'accessoires pour faire les sons comme : gong, sifflet, trompette, cor de chasse, roulement de voiture, pluie, vent, vagues et tonnerre. Une longue tôle que l'on faisait onduler imitait le tonnerre. Une grille métallique sur laquelle on frottait une brosse à l'aide d'un tourne broche imitait à la perfection la pluie sur les toits des maisons. Il fallait que le théâtre soit le plus illusionniste possible et que le spectateur oublie presque la distance qu'il y avait entre lui et l'univers des marionnettes.
La parole des marionnettes :
Les dialogues étaient courts et incisifs. Chaque partie du discours était ponctuée d'une action. Le spectacle se devait d'être visuel et de reposer sur une dynamique basée sur l'alternance dialogues/gestes. Pour que l'illusion soit totale, la marionnette devait changer de voix. Celle-ci devait être en accord avec sa physionomie et son caractère.
La musique :
Pour les musiques, on utilisait un violon, un harmonica, une flûte et un orgue de Barbarie dont on jouait en improvisant. George Sand se serait elle-même mise au piano pour animer les fonds sonores. En 1870, le problème de la musique fut réglé puisque George Sand acheta une « musique ». Sans doute une sorte de phonographe qui pouvait faire écouter des musiques comme des voix humaines. Maurice put donc donner une ambiance gaie ou triste selon la pièce, comme le fait actuellement la musique de cinéma.
Les coulisseaux
Avant d'inventer les coulisseaux, Maurice Sand avait utilisé un râteau pour y planter les marionnettes qu'il ne manipulait pas, en attendant de les reprendre.
Si l'opérant voulait déchausser une marionnette pour en chausser une autre (c'est-à-dire changer de marionnette), il pouvait y avoir un temps mort qui est appelé « loup » dans le langage du théâtre. Pour que la scène ne se vide pas, Maurice a créé en quelques coups de dessin des coulisseaux qu'il a creusés de trous dans lesquels il a installé des fils de fer en spirale où il a emboîté la marionnette. Il s'agit d'un long dispositif constitué de baguettes de bois qui traversent le théâtre de part en part sur la longueur. Les coulisseaux étaient disposés à l'avant du théâtre. Ce système existait déjà dans les castelets du XVIIIe siècle et était sans doute inspiré du théâtre d'ombre.
Le castelet était doté de ce genre d'installation qui constitue comme un faux plancher aux lames espacées, ce qui permettait à l'opérant de passer la main voire de se glisser pour mieux accéder aux marionnettes et les manipuler : les placer debout, les asseoir... Les coulisseaux étaient donc indispensables dans l'animation des marionnettes mais aussi dans la conception des spectacles. Ils permettaient d'éviter les « loups ». Ils permettaient aussi de disposer les objets ou les meubles et accessoires dont avaient besoin les opéranti pendant la représentation.
Maurice y mettait aussi les accessoires qui pouvaient être nombreux. Grâce aux espaces entre les coulisseaux, les marionnettes pouvaient passer entre, devant et derrière les meubles. Cela donnait l'impression qu'elles les utilisaient. Maurice a fabriqué de nombreux ressorts à boudins, ce qui lui permettait d'enfiler les gaines des marionnettes qu'il n'utilisait plus et de se libérer les mains pour travailler avec d'autres marionnettes. Il pouvait ainsi mettre en scène jusqu'à trente personnages.
Les coulisseaux du fond du théâtre étaient bien utiles pour donner l'illusion de la profondeur dans le décor : Maurice y installait des marionnettes plus petites, parfois de tailles croissantes pour donner l'impression qu'elles arrivaient du fond ou que les personnages étaient très loin.
Maurice arrivait même à faire fonctionner les marionnettes avec ses pieds. Grâce à un fil de soie qui reliait son pied à la marionnette, il arrivait à la faire bouger et la faire glisser.
Les personnages et marionnettes créés par Maurice Sand
Photo Christophe Loiseau.
Centre des Monuments Nationaux.
Les premiers personnages de marionnettes de Maurice Sand étaient inspirés de la Commedia dell'arte, Pierrot, Colombine ou Cassandre, personnages et théâtre qui avaient déjà attiré l'attention de nombreux intellectuels au XIXe siècle : Stendhal, Musset et les frères Goncourt. Maurice Sand en avait une grande connaissance. La plupart des marionnettes étaient inspirées de personnages existants. Elles en étaient les portraits et même les caricatures.
Dans son théâtre, Maurice a créé des personnages qui représentaient la société de son époque et qui la stigmatisaient. Maurice avait fabriqué aussi, en plus de ses marionnettes à gaine, douze marionnettes à jambes : Arlequin, Pierrot, Polichinelle… Le bras de l'opérant était entré en elle et caché par des éléments de décors comme une balustrade par exemple. Maurice a donc adopté la marionnette à gaine et il en a parfaitement maîtrisé la technique. Même si il a fabriqué quelques ombres et marionnettes à jambes, il lui restera fidèle toute sa longue carrière de marionnettiste. Il y a à peu près 125 marionnettes à gaines.
Maurice Sand a pu aussi manipuler plusieurs types de marionnettes dans un même castelet.
Quelques secrets de fabrication
Les têtes
Les premières marionnettes avaient été sculptées dans des bûches. Même si parfois, à Nohant, on achetait des têtes en porcelaine chez des marchands spécialisés, le bois resta le matériau de prédilection de fabrication des marionnettes de Maurice Sand.
Eugène Lambert et Maurice Sand étaient des artistes peintres et non des sculpteurs, c'était plus simple et facile pour eux de sculpter seulement les têtes et les mains. Il est même possible qu'au début Maurice ait été conseillé par Pierre Bonnin, le menuisier du village attaché à la demeure de George Sand. Bonnin avait fabriqué la grande table du salon et les deux théâtres de la maison : le théâtre de marionnettes et le grand théâtre. Peut-être que Bonnin serait l'auteur de quelques unes des premières marionnettes.
A Nohant, le bois utilisé était le bois de tilleul (dans la tradition des marionnettes françaises comme les Guignol). Sa légèreté était idéale pour celui qui manipule la marionnette les bras levés. George Sand nous dit que les marionnettes sont nées d'une souche de tilleul donc encore une fois la matière première était locale. Les têtes étaient taillées en taille directe. On ne sait pas très bien comment Maurice s'y prenait pour réaliser ses têtes. Faisait-il des esquisses modelées dans la glaise ? Ou dessinait-il les têtes de face et de profil grandeur nature avant de les transposer dans le bois ?
Le plus difficile était de dégager un caractère et une personnalité à la tête de la marionnette. La taille directe permettait de brosser le portrait d'un caractère, d'un personnage connu ou pas. La marionnette devait avoir des traits précis et nets pour être reconnaissable de loin par le public et la sculpture, par larges plages à peine dégrossies, permettait aussi à la tête d'accrocher la lumière. Cela lui donnait un caractère plus expressif, d'autant plus s'il s'agissait d'une caricature.
Certaines marionnettes, comme le moine, ont la mâchoire articulée. Par l'index, le marionnettiste pouvait la faire monter ou descendre. Créé en 1872, le personnage de Young Fou est une poupée articulée, une simple poche permet d'y faire entrer la main pour manipuler la marionnette totalement articulée.
Les premières marionnettes n'avaient pas d'épaules. Lorsqu'elles étaient disposées sur les coulisseaux, elles s'avachissaient et ce n'était pas du meilleur effet. Elles ont été remplacées par les marionnettes à épaules en 1875. Celles-ci étaient réalisées en papier mâché, ce qui permettait de modeler un buste et même une poitrine pour les personnages féminins, leur donnant plus de réalisme. Les bustes étaient gainés de fin cuir ce qui permettait de créer l'illusion d'une gorge de femme plus réaliste. Inconvénient non négligeable : George Sand a dû refaire tous les costumes pour qu'ils aillent à ce nouveau type de marionnettes.
Les yeux, les cheveux et les couleurs pour donner plus de vie aux personnages
Les couleurs étaient très importantes car les marionnettes sont autant de taches de couleurs qui évoluent devant les spectateurs. Maurice a étudié la peinture et il est indéniable qu'il connaissait la théorie des couleurs. Il donne aux couleurs une symbolique : le rose = le sommeil / le violet = l'au-delà / le rouge = les enfers.
Les têtes étaient peintes à la peinture à l'huile et étaient dotées de vrais cheveux et de vraies barbes. C'est souvent George Sand qui réalisait les cheveux avec, peut-être, des cheveux récupérés chez un coiffeur de La Châtre. Cela dans un souci de réalisme et dans le but de saisir le plus possible la justesse d'expression.
Les yeux sont les éléments qui vont donner la vie à la marionnette. Ils peuvent être en émail comme ceux des poupées mais Maurice et George Sand les préféraient peints sur un clou, où, un deuxième clou jouant le rôle de la pupille. La majorité des marionnettes était dotée de clous.
Les costumes
Dès 1847, George Sand a conçu les costumes des marionnettes. Là encore, ces créations de costumes ont été l'occasion de se livrer à un réel travail d'imagination et de faire preuve d'un génial talent de « bricoleur » . Elle réalisa même un monstre vert à l'aide d'une pantoufle.
C'est donc George Sand qui assemblait les vêtements, respectant les désirs de son fils qui était très exigeant. L'objectif était de respecter la vérité historique mais aussi de jouer avec les matières et la légèreté des tissus. Elle disait : « J'avais fait bon nombre d'uniformes militaires, des costumes Renaissance ou Moyen Âge, enfin des habits de cour Louis XV ou Louis XVI brodés ad hoc en soie, en chenille, en or et argent sur soie et velours. Je tirais aussi un juste orgueil de ma lingerie, des jupons, des collerettes de toute sorte ». George Sand passait parfois beaucoup de temps à réaliser ces costumes, travaillant même très tard dans la nuit. Elle disait : « J'avais passé bien des soirées et quelques fois des nuits à ce minutieux travail ».
Les costumes, que l'on peut encore observer sur les marionnettes, étaient réalisés avec une grande minutie et faisaient l'objet de recherches historiques très pointues et très poussées de l'Antiquité au XIXe siècle. Les modèles des vêtements et des accessoires ont été pris dans les livres de la bibliothèque familiale et dans des ouvrages archéologiques.
Les accessoires étaient réalisés avec des éléments de récupération : une brosse ménagère devient un accessoire de soldat romain. Chaînes, breloques, bijoux de pacotille étaient achetés aux camelots qui passaient par le village pour être transformés en bijoux ou accessoires pour les marionnettes.
La plupart des costumes étaient taillés dans des vêtements de récupération pris dans les armoires de la maison, aussi bien celles des maîtres que des serviteurs.
Maurice a mis le même souci méticuleux dans les costumes des marionnettes qui représentent des villageois. Les tissus utilisés par Maurice reflètent les matières locales et contemporaines ; la grosse toile bleue portée par les paysans. Il faisait même exprès de ne pas utiliser des tissus flambants neufs mais des toiles usées pour donner plus de réalisme.
Les marionnettes de Maurice Sand ont presque une valeur archéologique en ce qui concerne les arts et traditions populaires. Pendant près de 40 ans, elles donnèrent un bon aperçu de la mode et de l'évolution du costume dans la région. Les paysans de Maurice portaient la chemise en toile de chanvre dotée parfois d'une cravate noire ou d'un mouchoir de cou sur laquelle il y a un gilet, une veste et par-dessus la fameuse « biaude » de toile bleue.
Les marionnettes : des personnages qui ont la parole
Maurice essayait de donner par la parole et par l'accent une personnalité propre à chacune de ces marionnettes. Il n'exagérait ni le ton ni l'accent mais essayait de trouver le juste milieu qui permettrait d'identifier le personnage en fonction de son rôle ou rang social et de sa fonction. Même si les burattini sont proches de la caricature, elles ne sont jamais exagérées. Maurice Sand travaillait toujours dans la nuance. Pour donner une personnalité à chaque marionnette et pour que le public découvre quelle était la réelle personnalité de chaque marionnette, il essayait de varier et multiplier les intonations et les accents au cours d'un même tableau. Il n'hésitait pas à recourir à la caricature lorsqu'il s'agissait d'imiter les accents étrangers comme l'accent du gendarme alsacien. Le but était d'obtenir en premier lieu un effet comique. Il faut noter la prouesse technique et l'esprit d'inventivité nécessaires pour interpréter chaque personnage et ne pas se tromper, car il pouvait y avoir plus de vingt personnages en scène.
Quelques-uns des différents personnages
BALANDARD (Pierre)
Marionnette créée en 1854, elle a pris les traits de Maurice Sand. Le regard (clouté) pétillant, amusé. Ce personnage est artiste comme Maurice : peintre et « impresario, directeur et acteur d'une troupe célèbre ». Il a un parler « nasillard » comme Maurice qui est toujours enrhumé. Il est drôle, aimable, séduisant. Il est habillé à la mode du Second Empire. Il a le teint brun et de petits yeux, une grande bouche et le nez court et busqué, les cheveux collés au front et aux tempes. Il porte une jaquette à large revers et une cravate qui fait deux fois le tour de son cou et remonte son col jusqu'aux oreilles. Il a été marié avec « Ida ». Balandard voyage, en diligence, en train et même en attendant la diligence, il passe une nuit mémorable à Châteauroux. Balandard travaille avec Coq en bois qui est le régisseur du théâtre.
Maurice Sand va jusqu'à faire parler le personnage de Balandard comme si c'était une vraie personne. Il lui donne des sentiments humains – il humanise les marionnettes. Il lui fait décrire les lieux de rangement des marionnettes, comme s'il écrivait à George Sand qui était en séjour à Paris. Le marionnettiste se dissimule, s'efface derrière sa marionnette, se met au second plan derrière sa marionnette qui le représente. Il est vrai que Balandard lui ressemble. Il y a comme un dédoublement de la personnalité.
Au théâtre, le rôle de Balandard est de présenter devant le rideau les situations embrouillées de la pièce : il dit les prologues et aussi les dénouements.
CARNAT
Ce paysan est inspiré par un vrai personnage. Il joue le rôle des paysans dans les pièces de Maurice.
MONSIEUR LE MAIRE
Son visage a été réalisé dans le bois d'après le visage de Félix Aulard, qui a été maire de Nohant après Maurice Sand. Il est souvent caricaturé par Maurice et le maire prend assez bien ces caricatures.
AUTRES PERSONNAGES
Des personnages aux noms caricaturaux : Madame de Bonbricoulant, Comte des Andouillers, Madame Corizande.
Les belles-mères : Maurice Sand se moquait des mères qui veulent marier leurs filles mais aussi des femmes qui faisaient du spiritisme.
Le temps des représentations
Photo Alain Lonchampt.
Centre des Monuments Nationaux.
Le déroulement d'une représentation
Le théâtre de marionnettes de Maurice Sand est un théâtre de « salon ». Ce n'est pas un théâtre populaire comme le théâtre de Guignol au XIXe siècle. Il faut rappeler que Maurice était un être d'élite, un homme de culture et un artiste confirmé. Il s'était fait remarquer comme peintre, dessinateur et illustrateur, entre autre, des romans de sa mère. Il se fit aussi connaître comme romancier (avec notamment Callirhoé), comme géologue et comme un grand naturaliste.
Il s'assimile à ses marionnettes à tel point qu'il leur prête des actions humaines : par exemple, il les fait écrire. Quand il envoie des invitations aux noms de ses marionnettes, il les fait écrire à sa place. Maurice ira jusqu'à opérer un dédoublement de sa personnalité grâce à la « complicité » de Balandard (*pour mieux connaître ce personnage, voir page précédente). Cette pirouette est un divertissement et un jeu de l'esprit qui s'adresse à un public de connaisseurs qui ne feront pas la confusion.
Dans son jeu, le marionnettiste est en retrait par rapport à sa marionnette, il s'efface derrière elle. A travers elle, il fait passer toute sorte de sentiments et cela lui est possible grâce au jeu qui repose sur un canevas préétabli et une certaine improvisation.
Chez les Sand, le théâtre repose sur une certaine liberté inspirée par la Commedia dell'arte et une certaine liberté d'improvisation dans le jeu des acteurs. Au début chez George Sand, le théâtre est un théâtre de saynètes (petites scènes) plus ou moins improvisées. Dans ce théâtre de marionnettes, le texte n'existe pas en tant que tel car il est plus ou moins soumis à l'improvisation : il repose sur un canevas. Si on lit des pièces pour marionnettes de Maurice Sand, on peut trouver le texte fade.
Comment Maurice s'y prenait-il ?
Si on décidait de faire une représentation, cela se déroulait de la façon suivante :
- Dans l'après-midi, après avoir choisi le thème de la pièce, on commençait par la rédaction d'un canevas. C'est souvent une anecdote qui servait de point de départ : les chroniques de la presse locale ou nationale, une anecdote qui était arrivée à l'un des convives de George Sand, une aventure personnelle ou un événement politique ou national. Exemple : le thème de « La chambre bleue » est inventé d'après une histoire réelle qui est arrivée à La Châtre. Après le mariage, c'est la mère de la mariée qui se retrouve au lit avec son gendre. De là s'ensuit toute une série de quiproquos. Le canevas est suffisamment souple pour qu'il permette l'improvisation et le jeu des quiproquos qui viennent encore plus embrouiller l'histoire.
- Le canevas précise le « squelette » de l'action et les principales répliques que les personnages importants de la pièce doivent dire puisqu'elles constituent les clefs de l'histoire.
- L'histoire peut à tout moment rebondir à cause d'une mauvaise manipulation ; une marionnette qui ne s'emboîte pas bien sur un coulisseau, ou qui échappe à la main qui la dirige. Cela dans le but de rechercher l'effet comique. George Sand dit : « La marionnette n'obéit pas à la main qui la dirige aussi passivement que l'acteur à la réglementation de la mise en scène. Elle ne marche pas toute seule, elle ne remue pas d'elle même, elle ne se gare pas d'un obstacle ; elle peut s'accrocher à un décor, elle peut sortir de son support ou du doigt de l'opérant et s'évanouir hors de propos. Il est fort difficile sinon impossible de s'en tenir à la lettre du texte, et il faut être prêt à expliquer les accidents ».
La pièce pouvait être ainsi enrichie d'effets comiques et allongée par les improvisations des opérants et les interventions du public, comme dans le théâtre de Guignol. Cela s'accordait tout à fait avec le théâtre de burattini : George Sand écrit « la marionnette est bavarde et musarde ».
Pièces et personnages de Maurice Sand
Il y a à Nohant un véritable répertoire de marionnettes et les thèmes en sont très variés : fantaisies – drames – mélodrames – pièces patriotiques – comédies – farces – fariboles – féeries – mystères et pièces historiques, comme le répertoire du théâtre. Ce répertoire est très divers. Parfois, le théâtre de Maurice Sand peut avoir des connotations politiques mais jamais aussi poussées que dans le théâtre de Guignol qui était très censuré au XIXème siècle (voir le focus sur la marionnette au XIXe siècle à la première page de ce dossier). Tout le talent de Maurice Sand a été de glisser dans ses pièces des allusions politiques sans jamais déchaîner la censure. Peut-être que son activité mondaine et intellectuelle lui ont valu quelques protections.
A Nohant, les comédies sont très prisées car le théâtre est synonyme de divertissement. Dans ses pièces, Maurice Sand utilise beaucoup la malice, les calembours, les grivoiseries et les jeux de mots. Il renoue avec la tradition du théâtre de Guignol mais utilise aussi les bons mots et les traits d'esprit appréciés dans les salons. Il n'hésite pas à faire des plaisanteries scatologiques et fait souvent allusion aux fonctions du corps : chose amusante puisque les burattini n'ont pas de corps. Une façon pour lui de leur donner une dimension humaine est de faire référence aux plus basses fonctions du corps humain. Ces grivoiseries plaisent au public de Nohant.
Maurice Sand jouait aussi beaucoup sur les noms des personnages et sur les sonorités des mots. Il nommait certaines marionnettes : Friturin, l'aubergiste, Flagellantus, le surveillant des esclaves, Labouture, le jardinier, Dupinceau, l'artiste peintre, Lord Dure, l'aristocrate... Il y a aussi les capitaines Vachard et Chiclair qui sont montrés fumant des « infectados et des crapulos première qualita, venant des îles Manillas et Havanas ». Ces deux personnages font leur apparition dans une pièce intitulée « Nous dînons chez le colonel », dans laquelle Maurice évoque le temps où les garnisons investissaient la plupart des villes. Les capitaines logent alors pendant trois mois chez Melle Euphémie et Melle Pétenvert. Très vite, ces dames vont s’éprendre de leurs hôtes. Afin de régulariser cette situation, les capitaines se voient contraints de les épouser ! Maurice émaillait ses dialogues de certaines préciosités : « Elle voudrait que je l'épousasse ! ». Ce langage crée un climat d'insolence et d'irrespect. Quand Stanislas, l’homme à tout-faire, lui-même épris de Melle Euphémie, comprend la situation, il quitte la demeure en disant « L'Euphémie, tu peux chercher un autre garçon !... V'là le balai, v'là le torchon ».
Maurice cherchait à faire rire, il inventait donc des situations qui sont proches du théâtre de boulevard dont il emprunte quelques ficelles et mécanismes : le personnage enfermé dans un placard, les voyageurs qui se retrouvent dans le même lit. Il donnait aussi des titres comiques à certaines de ses pièces : L'Auberge du haricot vert, Le Spectre chauve, L'Ermite de la marée montante ... Le but de Maurice est avant tout de divertir et donc de provoquer le rire.
Une satire sociale
Les pièces écrites pour marionnettes sont aussi des satires sociales. Maurice raillait ce qui faisait les fondements de la société dans laquelle il vivait au XIXe siècle : la religion, le mariage et l'armée. A ses personnages, il faisait dire contre la religion : « On en veut ben pourvu qu'alle coûte rin ». Contre le mariage, il faisait dire à l'une de ses héroïnes : « Mon mari, il n'est ni jeune ni beau, j'en conviens mais il est riche ». Il s'attaquait aussi à l'armée et à la politique militariste de son époque en écrivant pour l'une de ses marionnettes : « Si les gars d'nout'commune restaient chez eux, ils seraient ben plus utiles pour travailler leur terre que d'aller crever en Chine ». Il n'hésitait pas non plus à se moquer des hommes politiques et de leurs façons de faire. Il faut rappeler qu'il les connaissait bien puisqu'il a été maire de Nohant pendant plusieurs années.
Dans cette démarche, il n'est pas sans faire penser aux personnages plus contemporains du Bêbète Show ou des Guignols de l'Info, ou encore à la plume acerbe de certains journalistes qui écrivent pour le Canard enchaîné ou le journal Marianne.
Pistes pédagogiques
Photo extraite du dossier pédagogique créé par la Maison de George Sand à Nohant.
Ces pistes d'activités vous sont proposées par le service éducatif de la Maison de George Sand à Nohant.
Maurice Sand utilisait des objets du quotidien récupérés dans la maison, comme un tourne-broche, pour réaliser les bruitages dont il avait besoin dans ses pièces de marionnettes.
Piste 1 : Des bruits mais avec quoi ?
Utiliser des objets de notre quotidien pour en faire des instruments de musique ou imitant des bruits de notre quotidien : la pluie, un train, le tonnerre ...
Objectifs : appréhender les objets de notre quotidien sous un autre angle : celui du « recyclage » et du détournement.
Objectifs opérationnels : couper, assembler, déformer et transformer.
Comme une bande dessinée faite uniquement d'onomatopées : construire un petit scénario autour de l'utilisation de ces objets. Raconter une histoire uniquement avec des bruitages en se passant du visuel : comme une histoire pour non-voyants. L'auditeur se crée ses propres images mentales.
Piste 2 : Créer une collection de « bruitages » sur un thème :
- L'orage : le tonnerre – le vent, la tempête – la pluie…
- Les bruits de notre temps : voiture – avion – train – une machine quelconque…
- Des sons plus poétiques : une pluie fine – le chant les gazouillis d'un oiseau – des battements d'ailes – le vent dans les feuilles des arbres…
Réaliser les outils, les instruments qui permettront d'imiter, de reproduire ces sons.
CARICATURES
En sculptant les têtes de ses marionnettes, Maurice Sand a accentué certains traits des visages de ses personnages soit pour en faire des caricatures, soit pour que ces visages « burinés » accrochent mieux la lumière et soient plus expressifs sur la scène du théâtre.
• Piste 1 :
Activité autour de la caricature. A partir de sa propre photo numérisée, réaliser sa caricature en utilisant un logiciel de « morphing » très simple comme Winmorph. Tirer des points et transformer son visage en caricature en grossissant une ou plusieurs parties du visage. Mettre en avant ce qui fait le caractère du visage – accentuer certains traits du visage.
• Piste 2 :
Avec une simple boule de pâte à modeler, confectionner une tête caricaturale.
Recyclage
Maurice Sand a commencé à fabriquer ses premières marionnettes avec des bûchettes et des serviettes de table. Lui et sa mère utilisèrent des clous et de vrais cheveux pour réaliser les têtes des marionnettes.
• Piste de travail :
On peut réaliser des personnages à partir d'éléments destinés à la poubelle. Recycler, redonner vie à des objets très banals, triviaux, leur donner des « lettres de noblesse ». Une balle de ping-pong, une canette de boisson sucrée ou soda, des couverts en plastiques peuvent devenir tête, corps de marionnette et prendre vie.
Jardinage
Le jardin de Nohant avait une importance capitale pour George Sand sur le plan matériel comme sentimental. Un jardin, la nature peuvent devenir des sources inépuisables d'inspiration pour créer des marionnettes.
• Piste de travail :
Avec quelques bouts de bois, des feuilles surtout en automne, quelques plumes ramassées ça et là …
MOI EN …
« En quelle marionnette je pourrais me réincarner ? »
Activité destinée aux CM1, CM2, Sixièmes. Maurice Sand avait réalisé une marionnette à son effigie qui s'appelle Balandard. On peut la voir dans une vitrine de l'exposition des marionnettes à Nohant. Cette marionnette jouait le rôle de régisseur de la troupe des marionnettes de Nohant : Maurice s'était presque inventé un double.
• Piste de travail :
A partir d'une photo d'identité de l'élève, fabriquer une marotte qui soit à l'effigie de cet élève. Il est aussi possible pour « corser » les choses de demander à ce que cette marionnette représente un métier ; celui que l'élève voudrait faire plus tard ou un métier exercé par une personne de son entourage. A lui de mettre en œuvre tous les moyens : matériaux, assemblages, accessoires pour rendre lisible et compréhensible la marionnette dans laquelle il se projette.
ACTIVITÉS AUTOUR DE L'ÉCRITURE :
- Adapter une pièce de Maurice Sand à notre époque. Réécriture avec le vocabulaire de notre époque.
- Reprendre le thème d'une pièce pour marionnettes de Maurice Sand et l'adapter à notre époque.