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  4. Les personnages et marionnettes créés par Maurice Sand

Les personnages et marionnettes créés par Maurice Sand

Aulard, Maire, marionnette. Photo Chrisophe Loiseau. Centre des Monuments Nationaux
Aulard, Maire, marionnette.
Photo Christophe Loiseau.
Centre des Monuments Nationaux.

Les premiers personnages de marionnettes de Maurice Sand étaient inspirés de la Commedia dell'arte, Pierrot, Colombine ou Cassandre, personnages et théâtre qui avaient déjà attiré l'attention de nombreux intellectuels au XIXe siècle : Stendhal, Musset et les frères Goncourt. Maurice Sand en avait une grande connaissance. La plupart des marionnettes étaient inspirées de personnages existants. Elles en étaient les portraits et même les caricatures.

Dans son théâtre, Maurice a créé des personnages qui représentaient la société de son époque et qui la stigmatisaient. Maurice avait fabriqué aussi, en plus de ses marionnettes à gaine, douze marionnettes à jambes : Arlequin, Pierrot, Polichinelle… Le bras de l'opérant était entré en elle et caché par des éléments de décors comme une balustrade par exemple. Maurice a donc adopté la marionnette à gaine et il en a parfaitement maîtrisé la technique. Même si il a fabriqué quelques ombres et marionnettes à jambes, il lui restera fidèle toute sa longue carrière de marionnettiste. Il y a à peu près 125 marionnettes à gaines.

Maurice Sand a pu aussi manipuler plusieurs types de marionnettes dans un même castelet.

 

Quelques secrets de fabrication

 

Les têtes

Les premières marionnettes avaient été sculptées dans des bûches. Même si parfois, à Nohant, on achetait des têtes en porcelaine chez des marchands spécialisés, le bois resta le matériau de prédilection de fabrication des marionnettes de Maurice Sand.

Eugène Lambert et Maurice Sand étaient des artistes peintres et non des sculpteurs, c'était plus simple et facile pour eux de sculpter seulement les têtes et les mains. Il est même possible qu'au début Maurice ait été conseillé par Pierre Bonnin, le menuisier du village attaché à la demeure de George Sand. Bonnin avait fabriqué la grande table du salon et les deux théâtres de la maison : le  théâtre de marionnettes et le grand théâtre. Peut-être que Bonnin serait l'auteur de quelques unes des premières marionnettes.

A Nohant, le bois utilisé était le bois de tilleul (dans la tradition des marionnettes françaises comme les Guignol). Sa légèreté était idéale pour celui qui manipule la marionnette les bras levés. George Sand nous dit que les marionnettes sont nées d'une souche de tilleul donc encore une fois la matière première était locale. Les têtes étaient taillées en taille directe. On ne sait pas très bien comment Maurice s'y prenait pour réaliser ses têtes. Faisait-il des esquisses modelées dans la glaise ? Ou dessinait-il les têtes de face et de profil grandeur nature avant de les transposer dans le bois ?

Le plus difficile était de dégager un caractère et une personnalité à la tête de la marionnette. La taille directe permettait de brosser le portrait d'un caractère, d'un personnage connu ou pas. La marionnette devait avoir des traits précis et nets pour être reconnaissable de loin par le public et la sculpture, par larges plages à peine dégrossies, permettait aussi à la tête d'accrocher la lumière. Cela lui donnait un caractère plus expressif, d'autant plus s'il s'agissait d'une caricature.

Certaines marionnettes, comme le moine, ont la mâchoire articulée. Par l'index, le marionnettiste pouvait la faire monter ou descendre. Créé en 1872, le personnage de Young Fou est une poupée articulée, une simple poche permet d'y faire entrer la main pour manipuler la marionnette totalement articulée.

Les premières marionnettes n'avaient pas d'épaules. Lorsqu'elles étaient disposées sur les coulisseaux, elles s'avachissaient et ce n'était pas du meilleur effet. Elles ont été remplacées par les marionnettes à épaules en 1875. Celles-ci étaient réalisées en papier mâché, ce qui permettait de modeler un buste et même une poitrine pour les personnages féminins, leur donnant plus de réalisme. Les bustes étaient gainés de fin cuir ce qui permettait de créer l'illusion d'une gorge de femme plus réaliste. Inconvénient non négligeable : George Sand a dû refaire tous les costumes pour qu'ils aillent à ce nouveau type de marionnettes.

Les yeux, les cheveux et les couleurs pour donner plus de vie aux personnages

Les couleurs étaient très importantes car les marionnettes sont autant de taches de couleurs qui évoluent devant les spectateurs. Maurice a étudié la peinture et il est indéniable qu'il connaissait la théorie des couleurs. Il donne aux couleurs une symbolique : le rose = le sommeil / le violet = l'au-delà / le rouge = les enfers.

Les têtes étaient peintes à la peinture à l'huile et étaient dotées de vrais cheveux et de vraies barbes. C'est souvent George Sand qui réalisait les cheveux avec, peut-être, des cheveux récupérés chez un coiffeur de La Châtre. Cela dans un souci de réalisme et dans le but de saisir le plus possible la justesse d'expression.

Les yeux sont les éléments qui vont donner la vie à la marionnette. Ils peuvent être en émail comme ceux des poupées mais Maurice et George Sand les préféraient peints sur un clou, où, un deuxième clou jouant le rôle de la pupille. La majorité des marionnettes était dotée de clous.

Les costumes

Dès 1847, George Sand a conçu les costumes des marionnettes. Là encore, ces créations de costumes ont été l'occasion de se livrer à un réel travail d'imagination et de faire preuve d'un génial talent de « bricoleur » . Elle réalisa même un monstre vert à l'aide d'une pantoufle.

C'est donc George Sand qui assemblait les vêtements, respectant les désirs de son fils qui était très exigeant. L'objectif était de respecter la vérité historique mais aussi de jouer avec les matières et la légèreté des tissus. Elle disait : « J'avais fait bon nombre d'uniformes militaires, des costumes Renaissance ou Moyen Âge, enfin des habits de cour Louis XV ou Louis XVI brodés ad hoc en soie, en chenille, en or et argent sur soie et velours. Je tirais aussi un juste orgueil de ma lingerie, des jupons, des collerettes de toute sorte ». George Sand passait parfois beaucoup de temps à réaliser ces costumes, travaillant même très tard dans la nuit. Elle disait : « J'avais passé bien des soirées et quelques fois des nuits à ce minutieux travail ».

Les costumes, que l'on peut encore observer sur les marionnettes, étaient réalisés avec une grande minutie et faisaient l'objet de recherches historiques très pointues et très poussées de l'Antiquité au XIXe siècle. Les modèles des vêtements et des accessoires ont été pris dans les livres de la bibliothèque familiale et dans des ouvrages archéologiques.

Les accessoires étaient réalisés avec des éléments de récupération : une brosse ménagère devient un accessoire de soldat romain. Chaînes, breloques, bijoux de pacotille étaient achetés aux camelots qui passaient par le village pour être transformés en bijoux ou accessoires pour les marionnettes.

La plupart des costumes étaient taillés dans des vêtements de récupération pris dans les armoires de la maison, aussi bien celles des maîtres que des serviteurs.

Maurice a mis le même souci méticuleux dans les costumes des marionnettes qui représentent des villageois. Les tissus utilisés par Maurice reflètent les matières locales et contemporaines ; la grosse toile bleue portée par les paysans. Il faisait même exprès de ne pas utiliser des tissus flambants neufs mais des toiles usées pour donner plus de réalisme.

Les marionnettes de Maurice Sand ont presque une valeur archéologique en ce qui concerne les arts et traditions populaires. Pendant près de 40 ans, elles donnèrent un bon aperçu de la mode et de l'évolution du costume dans la région. Les paysans de Maurice portaient la chemise en toile de chanvre dotée parfois d'une cravate noire ou d'un mouchoir de cou sur laquelle il y a un gilet, une veste et par-dessus la fameuse « biaude » de toile bleue.

 

Les marionnettes : des personnages qui ont la parole

 

Maurice essayait de donner par la parole et par l'accent une personnalité propre à chacune de ces marionnettes. Il n'exagérait ni le ton ni l'accent mais essayait de trouver le juste milieu qui permettrait d'identifier le personnage en fonction de son rôle ou rang social et de sa fonction. Même si les burattini sont proches de la caricature, elles ne sont jamais exagérées. Maurice Sand travaillait toujours dans la nuance. Pour donner une personnalité à chaque marionnette et pour que le public découvre quelle était la réelle personnalité de chaque marionnette, il essayait de varier et multiplier les intonations et les accents au cours d'un même tableau. Il n'hésitait pas à recourir à la caricature lorsqu'il s'agissait d'imiter les accents étrangers comme l'accent du gendarme alsacien. Le but était d'obtenir en premier lieu un effet comique. Il faut noter la prouesse technique et l'esprit d'inventivité nécessaires pour interpréter chaque personnage et ne pas se tromper, car il pouvait y avoir plus de vingt personnages en scène.

 

Quelques-uns des différents personnages

 

BALANDARD (Pierre)

Marionnette créée en 1854, elle a pris les traits de Maurice Sand. Le regard (clouté) pétillant, amusé. Ce personnage est artiste comme Maurice : peintre et « impresario, directeur et acteur d'une troupe célèbre ». Il a un parler « nasillard » comme Maurice qui est toujours enrhumé. Il est drôle, aimable, séduisant. Il est habillé à la mode du Second Empire. Il a le teint brun et de petits yeux, une grande bouche et le nez court et busqué, les cheveux collés au front et aux tempes. Il porte une jaquette à large revers et une cravate qui fait deux fois le tour de son cou et remonte son col jusqu'aux oreilles. Il a été marié avec « Ida ». Balandard voyage, en diligence, en train et même en attendant la diligence, il passe une nuit mémorable à Châteauroux. Balandard travaille avec Coq en bois qui est le régisseur du théâtre.

Maurice Sand va jusqu'à faire parler le personnage de Balandard comme si c'était une vraie personne. Il lui donne des sentiments humains – il humanise les marionnettes. Il lui fait décrire les lieux de rangement des marionnettes, comme s'il écrivait à George Sand qui était en séjour à Paris. Le marionnettiste se dissimule, s'efface derrière sa marionnette, se met au second plan derrière sa marionnette qui le représente. Il est vrai que Balandard lui ressemble. Il y a comme un dédoublement de la personnalité.

Au théâtre, le rôle de Balandard est de présenter devant le rideau les situations embrouillées de la pièce : il dit les prologues et aussi les dénouements.

CARNAT

Ce paysan est inspiré par un vrai personnage. Il joue le rôle des paysans dans les pièces de Maurice.

MONSIEUR LE MAIRE

Son visage a été réalisé dans le bois d'après le visage de Félix Aulard, qui a été maire de Nohant après Maurice Sand. Il est souvent caricaturé par Maurice et le maire prend assez bien ces caricatures.

AUTRES PERSONNAGES

Des personnages aux noms caricaturaux : Madame de Bonbricoulant, Comte des Andouillers, Madame Corizande.

Les belles-mères : Maurice Sand se moquait des mères qui veulent marier leurs filles mais aussi des femmes qui faisaient du spiritisme. 

Les personnages et marionnettes créés par Maurice Sand

Aulard, Maire, marionnette. Photo Chrisophe Loiseau. Centre des Monuments Nationaux
Aulard, Maire, marionnette.
Photo Christophe Loiseau.
Centre des Monuments Nationaux.

Les premiers personnages de marionnettes de Maurice Sand étaient inspirés de la Commedia dell'arte, Pierrot, Colombine ou Cassandre, personnages et théâtre qui avaient déjà attiré l'attention de nombreux intellectuels au XIXe siècle : Stendhal, Musset et les frères Goncourt. Maurice Sand en avait une grande connaissance. La plupart des marionnettes étaient inspirées de personnages existants. Elles en étaient les portraits et même les caricatures.

Dans son théâtre, Maurice a créé des personnages qui représentaient la société de son époque et qui la stigmatisaient. Maurice avait fabriqué aussi, en plus de ses marionnettes à gaine, douze marionnettes à jambes : Arlequin, Pierrot, Polichinelle… Le bras de l'opérant était entré en elle et caché par des éléments de décors comme une balustrade par exemple. Maurice a donc adopté la marionnette à gaine et il en a parfaitement maîtrisé la technique. Même si il a fabriqué quelques ombres et marionnettes à jambes, il lui restera fidèle toute sa longue carrière de marionnettiste. Il y a à peu près 125 marionnettes à gaines.

Maurice Sand a pu aussi manipuler plusieurs types de marionnettes dans un même castelet.

 

Quelques secrets de fabrication

 

Les têtes

Les premières marionnettes avaient été sculptées dans des bûches. Même si parfois, à Nohant, on achetait des têtes en porcelaine chez des marchands spécialisés, le bois resta le matériau de prédilection de fabrication des marionnettes de Maurice Sand.

Eugène Lambert et Maurice Sand étaient des artistes peintres et non des sculpteurs, c'était plus simple et facile pour eux de sculpter seulement les têtes et les mains. Il est même possible qu'au début Maurice ait été conseillé par Pierre Bonnin, le menuisier du village attaché à la demeure de George Sand. Bonnin avait fabriqué la grande table du salon et les deux théâtres de la maison : le  théâtre de marionnettes et le grand théâtre. Peut-être que Bonnin serait l'auteur de quelques unes des premières marionnettes.

A Nohant, le bois utilisé était le bois de tilleul (dans la tradition des marionnettes françaises comme les Guignol). Sa légèreté était idéale pour celui qui manipule la marionnette les bras levés. George Sand nous dit que les marionnettes sont nées d'une souche de tilleul donc encore une fois la matière première était locale. Les têtes étaient taillées en taille directe. On ne sait pas très bien comment Maurice s'y prenait pour réaliser ses têtes. Faisait-il des esquisses modelées dans la glaise ? Ou dessinait-il les têtes de face et de profil grandeur nature avant de les transposer dans le bois ?

Le plus difficile était de dégager un caractère et une personnalité à la tête de la marionnette. La taille directe permettait de brosser le portrait d'un caractère, d'un personnage connu ou pas. La marionnette devait avoir des traits précis et nets pour être reconnaissable de loin par le public et la sculpture, par larges plages à peine dégrossies, permettait aussi à la tête d'accrocher la lumière. Cela lui donnait un caractère plus expressif, d'autant plus s'il s'agissait d'une caricature.

Certaines marionnettes, comme le moine, ont la mâchoire articulée. Par l'index, le marionnettiste pouvait la faire monter ou descendre. Créé en 1872, le personnage de Young Fou est une poupée articulée, une simple poche permet d'y faire entrer la main pour manipuler la marionnette totalement articulée.

Les premières marionnettes n'avaient pas d'épaules. Lorsqu'elles étaient disposées sur les coulisseaux, elles s'avachissaient et ce n'était pas du meilleur effet. Elles ont été remplacées par les marionnettes à épaules en 1875. Celles-ci étaient réalisées en papier mâché, ce qui permettait de modeler un buste et même une poitrine pour les personnages féminins, leur donnant plus de réalisme. Les bustes étaient gainés de fin cuir ce qui permettait de créer l'illusion d'une gorge de femme plus réaliste. Inconvénient non négligeable : George Sand a dû refaire tous les costumes pour qu'ils aillent à ce nouveau type de marionnettes.

Les yeux, les cheveux et les couleurs pour donner plus de vie aux personnages

Les couleurs étaient très importantes car les marionnettes sont autant de taches de couleurs qui évoluent devant les spectateurs. Maurice a étudié la peinture et il est indéniable qu'il connaissait la théorie des couleurs. Il donne aux couleurs une symbolique : le rose = le sommeil / le violet = l'au-delà / le rouge = les enfers.

Les têtes étaient peintes à la peinture à l'huile et étaient dotées de vrais cheveux et de vraies barbes. C'est souvent George Sand qui réalisait les cheveux avec, peut-être, des cheveux récupérés chez un coiffeur de La Châtre. Cela dans un souci de réalisme et dans le but de saisir le plus possible la justesse d'expression.

Les yeux sont les éléments qui vont donner la vie à la marionnette. Ils peuvent être en émail comme ceux des poupées mais Maurice et George Sand les préféraient peints sur un clou, où, un deuxième clou jouant le rôle de la pupille. La majorité des marionnettes était dotée de clous.

Les costumes

Dès 1847, George Sand a conçu les costumes des marionnettes. Là encore, ces créations de costumes ont été l'occasion de se livrer à un réel travail d'imagination et de faire preuve d'un génial talent de « bricoleur » . Elle réalisa même un monstre vert à l'aide d'une pantoufle.

C'est donc George Sand qui assemblait les vêtements, respectant les désirs de son fils qui était très exigeant. L'objectif était de respecter la vérité historique mais aussi de jouer avec les matières et la légèreté des tissus. Elle disait : « J'avais fait bon nombre d'uniformes militaires, des costumes Renaissance ou Moyen Âge, enfin des habits de cour Louis XV ou Louis XVI brodés ad hoc en soie, en chenille, en or et argent sur soie et velours. Je tirais aussi un juste orgueil de ma lingerie, des jupons, des collerettes de toute sorte ». George Sand passait parfois beaucoup de temps à réaliser ces costumes, travaillant même très tard dans la nuit. Elle disait : « J'avais passé bien des soirées et quelques fois des nuits à ce minutieux travail ».

Les costumes, que l'on peut encore observer sur les marionnettes, étaient réalisés avec une grande minutie et faisaient l'objet de recherches historiques très pointues et très poussées de l'Antiquité au XIXe siècle. Les modèles des vêtements et des accessoires ont été pris dans les livres de la bibliothèque familiale et dans des ouvrages archéologiques.

Les accessoires étaient réalisés avec des éléments de récupération : une brosse ménagère devient un accessoire de soldat romain. Chaînes, breloques, bijoux de pacotille étaient achetés aux camelots qui passaient par le village pour être transformés en bijoux ou accessoires pour les marionnettes.

La plupart des costumes étaient taillés dans des vêtements de récupération pris dans les armoires de la maison, aussi bien celles des maîtres que des serviteurs.

Maurice a mis le même souci méticuleux dans les costumes des marionnettes qui représentent des villageois. Les tissus utilisés par Maurice reflètent les matières locales et contemporaines ; la grosse toile bleue portée par les paysans. Il faisait même exprès de ne pas utiliser des tissus flambants neufs mais des toiles usées pour donner plus de réalisme.

Les marionnettes de Maurice Sand ont presque une valeur archéologique en ce qui concerne les arts et traditions populaires. Pendant près de 40 ans, elles donnèrent un bon aperçu de la mode et de l'évolution du costume dans la région. Les paysans de Maurice portaient la chemise en toile de chanvre dotée parfois d'une cravate noire ou d'un mouchoir de cou sur laquelle il y a un gilet, une veste et par-dessus la fameuse « biaude » de toile bleue.

 

Les marionnettes : des personnages qui ont la parole

 

Maurice essayait de donner par la parole et par l'accent une personnalité propre à chacune de ces marionnettes. Il n'exagérait ni le ton ni l'accent mais essayait de trouver le juste milieu qui permettrait d'identifier le personnage en fonction de son rôle ou rang social et de sa fonction. Même si les burattini sont proches de la caricature, elles ne sont jamais exagérées. Maurice Sand travaillait toujours dans la nuance. Pour donner une personnalité à chaque marionnette et pour que le public découvre quelle était la réelle personnalité de chaque marionnette, il essayait de varier et multiplier les intonations et les accents au cours d'un même tableau. Il n'hésitait pas à recourir à la caricature lorsqu'il s'agissait d'imiter les accents étrangers comme l'accent du gendarme alsacien. Le but était d'obtenir en premier lieu un effet comique. Il faut noter la prouesse technique et l'esprit d'inventivité nécessaires pour interpréter chaque personnage et ne pas se tromper, car il pouvait y avoir plus de vingt personnages en scène.

 

Quelques-uns des différents personnages

 

BALANDARD (Pierre)

Marionnette créée en 1854, elle a pris les traits de Maurice Sand. Le regard (clouté) pétillant, amusé. Ce personnage est artiste comme Maurice : peintre et « impresario, directeur et acteur d'une troupe célèbre ». Il a un parler « nasillard » comme Maurice qui est toujours enrhumé. Il est drôle, aimable, séduisant. Il est habillé à la mode du Second Empire. Il a le teint brun et de petits yeux, une grande bouche et le nez court et busqué, les cheveux collés au front et aux tempes. Il porte une jaquette à large revers et une cravate qui fait deux fois le tour de son cou et remonte son col jusqu'aux oreilles. Il a été marié avec « Ida ». Balandard voyage, en diligence, en train et même en attendant la diligence, il passe une nuit mémorable à Châteauroux. Balandard travaille avec Coq en bois qui est le régisseur du théâtre.

Maurice Sand va jusqu'à faire parler le personnage de Balandard comme si c'était une vraie personne. Il lui donne des sentiments humains – il humanise les marionnettes. Il lui fait décrire les lieux de rangement des marionnettes, comme s'il écrivait à George Sand qui était en séjour à Paris. Le marionnettiste se dissimule, s'efface derrière sa marionnette, se met au second plan derrière sa marionnette qui le représente. Il est vrai que Balandard lui ressemble. Il y a comme un dédoublement de la personnalité.

Au théâtre, le rôle de Balandard est de présenter devant le rideau les situations embrouillées de la pièce : il dit les prologues et aussi les dénouements.

CARNAT

Ce paysan est inspiré par un vrai personnage. Il joue le rôle des paysans dans les pièces de Maurice.

MONSIEUR LE MAIRE

Son visage a été réalisé dans le bois d'après le visage de Félix Aulard, qui a été maire de Nohant après Maurice Sand. Il est souvent caricaturé par Maurice et le maire prend assez bien ces caricatures.

AUTRES PERSONNAGES

Des personnages aux noms caricaturaux : Madame de Bonbricoulant, Comte des Andouillers, Madame Corizande.

Les belles-mères : Maurice Sand se moquait des mères qui veulent marier leurs filles mais aussi des femmes qui faisaient du spiritisme. 

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