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Un metteur en scène ganté d'une marionnette
Fin lamentable du Docteur Faust" d'Alain Recoing, 2009
© Photographie : Jean-Yves Lacôte
Figure majeure du renouveau de la scène française dans l’entre-deux-guerres, Gaston Baty (1885-1952) rencontre à ses débuts Firmin Gémier, lui-même entré au Théâtre-Libre en 1892. Marqué par cette rencontre initiale, il débute sa carrière au Cirque d’Hiver de Paris en créant des décors et acquiert une grande sensibilité aux questions scénographiques, notamment aux éclairages. Il signe des spectacles et rejoint en 1921 une société d'auteurs contemporains dont il ne tardera pas à prendre la direction, formant les Compagnons de la Chimère (1922). Après cette aventure, la compagnie Gaston Baty présente des mises en scène au Studio des Champs-Élysées dont il devient le directeur en 1924, ainsi que dans d’autres salles parisiennes. Metteur en scène et théoricien du théâtre, il crée la Société des Spectacles qui lui permet de publier ses cahiers d’art dramatique, Masques. Grâce au Cartel et à ses créations, les années 1930-1940 représentent une période de consécration pour le travail de Gaston Baty. En 1930, il prend la direction du Théâtre Montparnasse jusqu’en 1942, qu'il confie à l'actrice Marguerite Jamois.
À partir de là, il se consacre aux marionnettes dont la passion l’habite depuis son enfance en pays lyonnais. « Cette féerie sans fin était l’aboutissement logique de l’esthétique du Cartel » (3), confie-t-il. En 1942, il crée la Compagnie des Marionnettes à la française et s’applique à reconstruire l’histoire de cet art, à revisiter son répertoire et à détailler ses techniques de manipulation (la gaine et le fil essentiellement). Il faut un répertoire aux marionnettes : il s’emploie donc à réunir des textes et à en écrire de nouveaux. Il a choisi une marionnette à gaine, à double face, sosie de Guignol : Jean-François Billembois, compagnon menuisier symbole de l’artisanat parisien héros d’une épopée, se déroulant sous la monarchie de Juillet. L’artiste porte le projet utopique d’un tour de France durant lequel l’histoire de chaque province inspirerait un spectacle issu de la rencontre entre un poète, un décorateur et un musicien.
3. Gaston BATY, "Amour des marionnettes", Conférence, juillet 1948, Fonds Gaston Baty, BnF
Un metteur en scène ganté d'une marionnette
Fin lamentable du Docteur Faust" d'Alain Recoing, 2009
© Photographie : Jean-Yves Lacôte
Figure majeure du renouveau de la scène française dans l’entre-deux-guerres, Gaston Baty (1885-1952) rencontre à ses débuts Firmin Gémier, lui-même entré au Théâtre-Libre en 1892. Marqué par cette rencontre initiale, il débute sa carrière au Cirque d’Hiver de Paris en créant des décors et acquiert une grande sensibilité aux questions scénographiques, notamment aux éclairages. Il signe des spectacles et rejoint en 1921 une société d'auteurs contemporains dont il ne tardera pas à prendre la direction, formant les Compagnons de la Chimère (1922). Après cette aventure, la compagnie Gaston Baty présente des mises en scène au Studio des Champs-Élysées dont il devient le directeur en 1924, ainsi que dans d’autres salles parisiennes. Metteur en scène et théoricien du théâtre, il crée la Société des Spectacles qui lui permet de publier ses cahiers d’art dramatique, Masques. Grâce au Cartel et à ses créations, les années 1930-1940 représentent une période de consécration pour le travail de Gaston Baty. En 1930, il prend la direction du Théâtre Montparnasse jusqu’en 1942, qu'il confie à l'actrice Marguerite Jamois.
À partir de là, il se consacre aux marionnettes dont la passion l’habite depuis son enfance en pays lyonnais. « Cette féerie sans fin était l’aboutissement logique de l’esthétique du Cartel » (3), confie-t-il. En 1942, il crée la Compagnie des Marionnettes à la française et s’applique à reconstruire l’histoire de cet art, à revisiter son répertoire et à détailler ses techniques de manipulation (la gaine et le fil essentiellement). Il faut un répertoire aux marionnettes : il s’emploie donc à réunir des textes et à en écrire de nouveaux. Il a choisi une marionnette à gaine, à double face, sosie de Guignol : Jean-François Billembois, compagnon menuisier symbole de l’artisanat parisien héros d’une épopée, se déroulant sous la monarchie de Juillet. L’artiste porte le projet utopique d’un tour de France durant lequel l’histoire de chaque province inspirerait un spectacle issu de la rencontre entre un poète, un décorateur et un musicien.
3. Gaston BATY, "Amour des marionnettes", Conférence, juillet 1948, Fonds Gaston Baty, BnF