Ce schéma met en évidence les différentes étapes de la vie d’un objet-marionnette en lien avec le dispositif artistique plus global dans lequel il sera mis en jeu. Il fait ainsi apparaître différentes compétences qui entrent en dialogue à chaque étape. Le but en est de mieux visualiser les moments clés, les discussions au cours desquelles il sera possible d’échanger entre constructeur·trice·s, metteur·se·s en scène, scénographes, interprètes, régisseur·se·s, structures de programmation afin d’arbitrer sur la prise en compte relative des différents impacts (sanitaires, écologiques et économiques) de la création. 

La prise en compte de l’ensemble de ces partenaires est essentielle pour développer un projet éco-conçu ambitieux et pragmatique, et pour protéger la santé des constructeur·trice·s.

Pour finir, les chercheur·se·s, universitaires et ingénieur·e·s ont également leur rôle à jouer dans le circuit d’éco-conception des objets. En menant des recherches en chimie, physique, biomécanique, médecine, sur des pratiques spécifiques aux marionnettistes, mais aussi en valorisant les recherches menées par les artistes, en créant des outils d’analyse et de diffusion des résultats d’expérimentation, en mettant en réseau des expert·e·s de différentes disciplines, il s’agit de donner une ampleur collective à des initiatives isolées et de produire des savoirs de qualité, des expertises scientifiques, techniques et artistiques, permettant de mieux orienter les équipes artistiques vers davantage de respect de l’environnement et de la santé des constructeur·trice·s. C’est ce que se sont efforcé de faire le réseau coordonné par le Festival d’Aix-en-Provence pour le domaine de l’opéra ou la chaire ICiMa et le PAM avec le relais d’associations professionnelles comme THEMAA pour les arts de la marionnette.
 

En pratique : 

•  Pour sensibiliser les structures qui vous accueillent en résidence, n’hésitez pas à leur demander en amont de votre venue un plan de l’atelier, la liste des outils et machines disponibles sur place ainsi que celle des équipements de protection associés et des aménagements liés à l’aération ou la luminosité, par exemple.
• Dès le début de la création d’un spectacle, pendant le dialogue entre constructeur·trice·s et metteur·se·s en scène, les questions d’environnement et de conditions de travail doivent se poser : l’utilisation de ce matériau est-il nécessaire sur le plan symbolique ou parce qu’elle permet telle ou telle manipulation ou effet ? L’objet doit-il forcément être aussi souple et résistant ou peut-on lui imaginer d’autres modes d’articulation et de mise en mouvement en optant pour d’autres matériaux ?
• Au niveau du spectacle et dans l’organisation de la vie collective en résidence, les leviers d’action peuvent être : l’économie des déplacements des un·e·s et des autres, la réduction des volumes à transporter, le soin apporté au conditionnement des objets pour éviter d’avoir à les réparer ou remplacer fréquemment.