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Blancs... sous le masque
- Date : 2004
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Résumé :
Les bouffons narrateurs: 5 personnages bouffons venus d’on ne sait où déferlent sur scène. Le corps déformé par des protubérances, leurs identités (d’ordre social, historique, géographique, sexuel) sont multiples et incertaines. Ils ont cependant un air de famille. Contrairement aux mimes, ils ne sont pas silencieux, ils s’expriment en grommelots, français, anglais, espagnol, japonais, italien… Ils sont provocateurs, dénonciateurs. Ils se moquent de tout, et surtout du Mime tout en le révélant selon la fonction bouffonne. Issus des Etrusques, des bouffons médiévaux, des bouffons romantiques, de la conception contemporaine des bouffons de Jacques Lecoq ou de la tradition carnavalesque, ils sont une émanation populaire, anarchique, drôle, politique et cruelle. Ils sont pour les auteurs l’antidote contre l’académisme et le didactique, proférant tout à la fois la chose et son contraire. Ils sont pour les spectateurs une respiration, un sourire parfois grimaçant et terrible mais toujours une invitation à la réflexion sur le Théâtre, le Mime, la Scène et parfois plus généralement sur la mémoire, le savoir ou la vérité. Ils sont la couleur quand le blanc du mime se fait trop blanc…Les Blancs… et le silence : ils sont l’Histoire et aussi les histoires du Mime avant que l’image ne fixe cette forme d’Art. Nous les avons nommés les « Blancs » comme leur identité récurrente, la peau, les masques, le maquillage, les costumes, les souquenilles, les voiles… Blancs pour mieux apparaître et disparaître, le blanc de la page blanche. L’oeuvre au blanc alchimique du mime. Les blancs ont choisi le silence… De l’accidentel (perte de la voix) à l’interdit de la parole (par la politique, le religieux, l’économique, l’esthétique…); du mutisme à l’autisme, du non-dit à l’innommable, le Mime traite de l’interdit de la parole, mémoire trouée des mots ; il témoigne, entre les lignes, de l’histoire individuelle et collective, non écrite. Un silence, constitutif, choisi, délibéré… Le silence émerge dans les blancs du texte ; il est musique, soupir, pause, suspens, durée, valeur, (noire, blanche, croche), il articule et fait dialoguer corps et mots, réconcilie sensorialité et intellectualité. Le silence n’est pas absence, il est matière, terreau dans lequel s’origine la pensée, le mouvement de la pensée, le mouvement souffleur de mot.
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Œuvre Spectacle -Blancs... sous le masque Mouvement (1975; Montreuil, France)
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